Talleyrand au Congrès de Vienne
Le 7 mars 1814 (soit une semaine près le débarquement de Napoléon à Golf Juan, durant un congrès de Vienne décisif, une nouvelle vient secouer tous les monarques et les émissaires présents: Napoléon a quitté l'île D'Elbe pour une destination inconnue.
Pour Talleyrand, cette nouvelle risque de mettre à mal les cinq mois consacrés à la réorganisation de l'Europe. Il qualifiera ce retour comme étant "la plus cruelle et la plus folle indignité d'un fou qu'on ne haïra jamais assez remis en jeu le pays qui lui avait pourtant tout donné".
Il emploiera les jours suivant à mobiliser les nations coalisées en les pressant de retrouver l'usurpateur. Il rédige la fameuse déclaration du 13 mars dans laquelle il qualifie la fuite de Napoléon de "délire criminel et impuissante, et le place "hors des relations civiles et sociales, comme ennemi et perturbateur du repos du monde."Cette déclaration lie les puissances alliées entre elles et tue dans l'oeuf toute vélléité de résistance, notamment de la part de l'Autriche, dont l'Empereur est quand même le beau-père de Napoléon.
"Ne voyez-vous pas que pour empêcher l'Autriche de se souvenir jamais qu'elle avait un gendre, il fallait lui faire mettre sa signature au bas d'une sentence de mort civile, et non d'une déclaration de guerre ?" déclara l'ancien ministre de Napoléon. "On peut toujours traiter avec un ennemi; on ne se remarie pas avec un condamné."
N'oublions pas que Talleyrand a contribué aux grandes années du Consulat et de l'Empire mais qu'il a également précipité sa chute...